Solution au conflit étudiant : Créativité et gros bon sens

Après 3 mois de conflit, les étudiants et le gouvernement sont (enfin ou encore!) de retour à la table des négociations.  On apprend entre les lignes que le gouvernement a imposé un cadre de négociation aux étudiants.  Un cadre probablement trop restrictif, car ces mêmes étudiants on réussi à pondre une contre-offre hier soir.

En effet,  mentionnons que la  marge de manoeuvre réelle est estimée à 181,5M$ à coût nul pour les contribuables selon les données de Luc Godbout.  Cette somme proviendrait de l’abolition du crédit d’impôt non remboursable de 16,5%.  Chaque point de pourcentage consituerait une économie approximative de 11M$ (11 X 16,5 = 181,5).  Or, ce montant correspond approximativement à la somme nette que les universités obtiendraient en financement additionnel avec la hausse proposée.

Autre point très important souligné par Hugues Boisvert, professeur de comptabilité à HEC et titulaire de la Chaire internationale CMA (comptabilité de management) d’étude des processus d’affaires : « Selon les données publiées par le ministère de l’Éducation, rien ne prouve que les universités québécoises soient sous-financées. Au Québec, le coût moyen par étudiant est de 29 242 $, soit près de 3000 $ de plus qu’en Ontario (26 383 $). La moyenne canadienne est quant à elle de 28 735 $. »  C’est donc dire qu’on pourrait espérer dégager 2859$ par étudiant, soit plus de 1000$ supplémentaire que ce que rapporterait la hausse actuelle!  On peut facilement faire un parallèle avec l’entreprise privée évoluant dans le contexte de mondialisation.  Lorsqu’elle veut dégager des profits supplémentaires, elle  mise davantage sur la réduction de ses coûts d’opération que sur l’augmentation de ses tarifs.  Pourquoi ne pas appliquer cette même logique à la gestion de nos universités?

Mais ce n’est pas tout!  En convertissant tous les FIO en droits de scolarité sur la facture étudiante, les étudiants bénéficieraient d’économies additionnelles.  Le raisonnement est simple.  La somme des FIO cumulés pour un BAC de 3 ans est d’environ 2000$.  En ajoutant cette somme au crédit d’impôt non remboursable fédéral, chaque étudiant bénéficierait en moyenne d’une économie d’impôts supplémentaire d’environ 305$ (2000$ X 15,15%).  Évidement, ces crédits sont généralement reportés de 3 ans au moment où l’étudiant débute sa carrière ou simplement transférés à un parent.

Ma proposition globale est donc la suivante :

1) Abolir le crédit d’impôt non remboursable de 16,5% pour dégager 181,5M$.

2) Mettre sur pied un comité qui aurait pour mandat de surveiller la gestion et les états financiers des universités et ayant le pouvoir de faire des recommandations au même titre que le vérificateur général du Québec.  Un des objectifs de ce comité devrait être de reduire progressivement le coût moyen par étudiant afin de le ramener à la moyenne canadienne, puis la moyenne ontarienne.

3) Transformer tous les Frais Institutionnels Obligatoires (FIO) de la facture étudiante en droits de scolarité afin d’augmenter le montant relatif au crédit d’impôt non remboursable fédéral.

4) Indexer les droits de scolarité au coût de la vie.

Sources :

Les universités sont dans une spirale inflationniste, selon un professeur de HEC Montréal
 
ANALYSE DES IMPACTS DE LA HAUSSE DES DROITS DE SCOLARITÉ ET DE LA BONIFICATION DU PROGRAMME DES  PRÊTS ET BOURSES – LUC GODBOUT

Comment mettre la droite KO en 15 arguments : L’art de rétablir les faits.

J’ai récemment terminé de lire le livre « Comment mettre la droite KO en 15 arguments » de Jean-François Lisée.

Je tiens à dire qu’il n’y a malheureusement pas de droite qui sera KO par ce livre.   C’est par contre, un très dure « round » que Lisée fait passer à la droite populiste.  Avec son aisance habituelle, ce dernier démonte encore une fois cette droite québécoise qui avouons-le, jappe fort, mais ne mord pas, du moins politiquement.  En fait, ce livre est un excellent outil d’autodéfense intellectuelle servant à s’immuniser contre les inepties répétées par une certaine droite économique.  Il s’agit aussi d’un bon ouvrage pour les adeptes de la liberté individuelle et du RLQ qui ont tendance à arriver trop rapidement à des conclusions tout simplement erronées ou malhonnêtes.  Par exemple, lorsqu’on parle de la dette québécoise, certains s’enflamment trop vite et ne cessent de nous dire que nous sommes sur le bord de la catastrophe comme la Grèce.  Or, il est vrai que notre dette brute est élevée et qu’il faudra se résigner à la rembourser dans les prochaines années et à trouver un moyen d’accélérer la croissance de notre PIB pour diminuer son poids relatif.  C’est pourquoi l’auteur propose d’excellentes solutions afin d’y parvenir dans son livre « Pour une gauche efficace ».  Cela dit,  notre dette nette, qui tient compte de nos nombreux actifs, est beaucoup moins élevée qu’on le pense.  Elle l’est moins que la moyenne des pays de l’OCDE, moins que les É-U et moins que celle de nos cousins français.  Autre mythe déboulonné ; l’enfer de la fonction publique québécoise.  Archifaux, pour reprendre l’expression de Lisée.  Le Québec compte moins de fonctionnaires que l’Ontario au prorata de sa population en plus d’offrir un rendement de 250% en service rendu par rapport à notre même voisin.  De quoi nous rendre moins amer lors de la rédaction de notre rapport d’impôt qui s’en vient…

Bref, 15 bonnes claques dans la face des démagogues.  Un livre simple à comprendre et surtout, très facile à lire.

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